Laboratoire de minage

Introduction

Avec l’aide du Fonds d’investissement étudiants qui a subventionné l’acquisition du matériel informatique, un groupe d’étudiants de la chaire a créé un laboratoire de minage.

Deux des axes (1 et 3) de la Chaire de recherche sur les contrats intelligents sont en lien direct avec ce Laboratoire qui permettra de comprendre comment se construit la confiance au sein de la technologie ainsi que d’expérimenter les contrats autoexécutants, un terreau fertile pour les professions juridiques.

Le Laboratoire aura une vocation pédagogique. Il sera utilisé dans le cadre du Nanoprogramme sur la chaîne de blocs ainsi que dans les autres cours qui seront développés en lien avec   la technologie.

 

Laboratoire de minage

 

Présentation

La technologie de chaîne de blocs, introduite en 2008 avec la mise en place du système de paiement Bitcoin, a vocation à transformer l’ensemble des sphères de l’économie. En décentralisant les échanges de valeurs, elle remplace certains tiers de confiance tout en assurant l’immuabilité et la transparence des transactions. En raison des caractéristiques extrêmement novatrices de la technologie de la chaîne de blocs, certains prédisent qu’elle aura des effets aussi disruptifs qu’Internet. 

 

Un aspect important de la technologie de la chaîne de blocs est le procédé de preuve de travail (ou « Proof of Work » en anglais). Pour sécuriser la chaîne de blocs, la validation des transactions est effectuée par des ordinateurs communément appelés mineurs. Ces derniers sont en compétition dans la réalisation de calculs cryptographiques complexes. Le premier mineur à trouver une solution peut ajouter un bloc à la chaîne. De ce fait, il participe à l’intégrité du réseau décentralisé. 

 

L’objectif du laboratoire de minage est de réaliser un tel ordinateur. Il s’agira du premier ordinateur de minage de la faculté de droit.

 

Puisque l’information sera recueillie à l’avantage des étudiants de l’Université Laval et mise à leur disposition, le projet aura pour effet direct la réalisation de recherches exhaustives et intelligibles autant sur des questions juridiques que sur les aspects fonctionnels de la technologie. 

Justifications du projet

Le laboratoire de minage a principalement une finalité pédagogique. La réalisation d’un ordinateur permettant de miner des actifs cryptographiques permettra aux étudiants de comprendre de manière concrète le fonctionnement de la preuve de travail et d’envisager les enjeux juridiques qui s’y rattachent. À cet égard, nous constatons qu’à l’heure actuelle, la littérature juridique relative à la technologie de la chaîne de blocs est essentiellement circonscrite au domaine de la fiscalité, d’une part, et à la réglementation des marchés financiers, d’autre part. Le laboratoire de minage permettra d’appréhender la manière dont s’effectuent les interactions fondamentales entre les différents acteurs d’une chaîne de blocs, permettant ainsi de faire évoluer la recherche dans de nombreux autres domaines du droit, notamment les contrats et la responsabilité civile. Le projet contribuera également à comprendre les enjeux de pouvoir en ce qui a trait à la gouvernance des chaînes de blocs, notamment au sens de la législation sur la concurrence ou encore du droit des sociétés.

Le projet sera divisé en deux phases

  • Phase 1 : fabriquer un ordinateur pour miner des cryptomonnaies; et
  • Phase 2 : réaliser des contrats intelligents.

Chaque étape sera documentée sous forme d’articles et de vidéos pour ensuite être publiés sur le site Pensez Blockchain ou encore sur le site de la chaire. 

 

Feuille de route

Phase 1 

La première phase consistera à fabriquer un ordinateur pour miner des cryptomonnaies. Nous avons choisi de miner de l’ether. Il s’agit de l’actif natif de la chaîne de blocs Ethereum.

Ethereum est la deuxième plus grande chaîne de blocs en termes de capitalisation de marché et possède la capacité de programmer des contrats intelligents. De plus, il est plus simple de miner sur cette chaîne de blocs que sur Bitcoin. En effet, le réseau Bitcoin est tellement compétitif qu’il est nécessaire d’avoir des ASICs, c’est-à-dire des ordinateurs qui peuvent uniquement miner du Bitcoin et ne rien faire d’autre. Dans le cas d’Ethereum, il est possible d’utiliser un ordinateur standard sur lequel de multiples cartes graphiques sont branchées pour réaliser les calculs.

L’ordinateur sera constitué de :

  • Deux blocs d’alimentations, pour l’ordinateur et les cartes graphiques ;
  • Une carte mère, sur laquelle tous les composants seront connectés ;
  • Un processeur, qui permet de faire fonctionner l’ordinateur avec Microsoft ou Linux ;
  • Une RAM et un SSD, pour la mémoire vive et le stockage de données respectivement;
  • Six cartes graphiques, qui réaliseront les calculs pour la preuve de travail.

Nous aurons également des ventilateurs, des connecteurs et une structure pour placer les composants.

Nous programmerons ensuite l’ordinateur pour miner sur deux systèmes d’exploitation différents : Microsoft et Linux (Ubuntu 20.4), afin de les comparer. 

Les ethers seront minés au sein d’un « pool » de minage, c’est-à-dire en se regroupant avec d’autres mineurs. Étant donné que la probabilité de trouver un bloc est plutôt faible, miner seul peut se comparer à la loterie. En se regroupant avec des milliers d’autres mineurs, les blocs seront trouvés régulièrement et les ethers seront partagés proportionnellement à la puissance de calcul des ordinateurs de chacun. Les revenus seront ainsi moins sporadiques.

Les ethers minés seront ensuite conservés dans un "hardware wallet" ou portefeuille matériel qui est l’une des méthodes les plus sécuritaires pour entreposer des cryptomonnaies.

Ainsi, cette première phase nous permettra de comprendre de manière très concrète comment le minage et le stockage de cryptomonnaies fonctionnent. Ce savoir pourra ensuite être transmis aux étudiants de l’Université Laval dans le cadre de cours ou encore lors de visite au laboratoire de minage pour en apprendre davantage sur les mécanismes de fonctionnement de cette technologie.

Phase 2

La deuxième phase consistera à programmer des contrats intelligents. Nous pourrons utiliser les ethers récoltés pour payer les frais de transactions et de publication de contrats intelligents. Nous pourrons aussi éventuellement programmer ces contrats sur d’autres chaînes de blocs.

Objectif et développement de contenu pédagogique

Le droit s’intéresse actuellement aux chaînes de blocs sous trois angles :

  • Le droit des valeurs mobilières
  • Le droit de la concurrence
  • Le droit fiscal

La Chaire de recherche sur les contrats intelligents et la chaîne de blocs se fixe l’objectif d’utiliser les données recueillies dans le cadre du laboratoire de minage afin de faire évoluer la littérature juridique dans ces trois domaines cardinaux du droit des chaînes de blocs.

Concrètement, cet objectif sera rempli par la mise en place d’analyses juridiques sur :

  • La réglementation des marchés financiers;
  • La concurrence et la gouvernance des chaînes de blocs;
  • La fiscalité des cryptoactifs

La Chaire de recherche sur les contrats intelligents et la chaîne de blocs souhaite aussi effectuer une revue annuelle des décisions relatives aux contrats intelligents et la chaîne de blocs.

Ce matériel pédagogique pourra être utilisé dans le cadre d’éventuels cours portant sur la chaîne de blocs.

Afin de maximiser l’engagement de la communauté étudiante et le développement de la recherche en matière de contrats intelligents et de chaînes de blocs, le laboratoire s’est également fixé des objectifs relatifs à la publication de chroniques sur des aspects fonctionnels de la technologie, d’une part, et des aspects juridiques, d’autre part ainsi que de vidéos pédagogiques traitant de l’actualité relative aux contrats intelligents, aux cryptoactifs et à la chaîne de blocs. 

Programmation en lien avec le Laboratoire de minage

La Chaire prévoit la planification de deux événements qui seront rendus possibles avec la mise en place du laboratoire de minage :

  • Présentation du laboratoire de minage et explications relatives à son fonctionnement (2022)
  • Exposition/Enchère de NFT (2022)